FrancoisRistori
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François Ristori est né dans l’hexagone

la stratégie de l’hexagone est d’ordre militaire. l’occupation sans partage du terrain, de la surface. l’hexagone rompt avec les quadrillages fatigués de l’art minimal et la géométrie stérile du damier.

la forme s’est précisée en quelques années, 1966-1968, pour se fixer sur l’hexagone rectifié d’aujourd’hui.

le décalage systématique de la forme répond à des règles subtiles (voir descriptif) et produit une construction plus complexe qu’elle n’apparaît à première vue.

il s’agit d’abord d’un dessin, un travail de dessin dans lequel les formes ne se juxtaposent plus mais s’emboîtent, s’articulent sans fin. lorsque le dessin est terminé il n’y a plus qu’à remplir, à peindre. sauf quand le dessin est réalisé sur le sol ou
sur la vitrine d’une galerie. jamais de dessin directement sur le mur,
pas plus que de peinture. nous sommes dans le tableau même lorsqu’il est éclaté.

au fur et à mesure que la forme se précise le nombre de couleurs se réduit. vert jaune rouge bleu blanc. de cinq couleurs nous passons à trois. le vert disparaît en 1966, le jaune quelques temps plus tard. en 1968 le tour est joué. ne restent que le rouge le bleu
et le blanc, en même temps que la forme de l’hexagone rectifié se stabilise. la conjugaison de la réduction des couleurs et la rectification de la forme vont permettre à la peinture de continuer.

toute la surface est peinte, même le blanc. le blanc n’est plus une surface en attente, c’est la troisième couleur. trois couleurs, nécessaires et suffisantes. le vert était sans doute trop naturaliste, le jaune à la place du blanc limitait le tableau aux trois couleurs primaires, à la suite de rodchenko. les monochromistes en tous genres ont usé la formule. le blanc dynamise la composition, empêche la peinture de se refermer sur elle même.

cette peinture pourrait se résumer en quelques mots, la forme d’un hexagone rectifié,
sa répétition, une gamme de trois couleurs, un enchaînement sans fin.
sans oublier l’étrange association de deux mots, traces-formes, qui fournissent le titre à l’ensemble.

1968-2015, 47 années. insistance, résistance. une politique et économie de la peinture qui font œuvre.

claude rutault